Qu'on se le dise, Abîme porte bien son prénom, et son pouvoir est loin, très loin d'être simple. Il ne pourrait même pas être considéré comme un pouvoir, ou comme un don, car il n'a rien d'avantageux. Et étant une vraie plaie pour le jeune garçon, il considère ce présent de Dame Nature comme une... Anomalie. Bien qu'il soit dégénéré, le terme de « Dégénéré à long terme » est celui qui pourrait le plus convenir à Abîme.
Son pouvoir, en résumé, est l'encrage dans les rêves à partir d'un plongeon dans le reflet de lune, sur une surface d'eau, comme un lac ou une grosse flaque d'eau. C'est un pouvoir totalement involontaire et incontrôlable. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces reflets attirent l'éphèbe comme des aimants attirent du métal, ce involontairement. La vision de l'astre plongent Abîme dans une illusion complète, un carnage, dont il ne peut se sortir à moins de tomber ou de plonger directement dans la surface d'eau. Un bad trip, disons. Comme passé de l'autre côté du miroir, il se retrouve dans une grande étendue d'eau, flottant comme un bébé dans le ventre de sa mère, en position fœtale. L'eau est froide et sombre, dix ou quinze degrés, pas plus, aucuns signes de vie. On croirait être plongé dans des abîmes, des abysses dont on ne peut se sortir. Et justement, bien avant d'avoir réussit à trouver une issue que l'on dit inexistante, le jeune garçon se noie, et périt. Inutile, vous allez me dire. Un pouvoir où l'on ne fait que mourir, c'est dépassé, cela ne sert complètement à rien. Mais le terme mourir ne serait pas exact. Le terme qui conviendrait le plus serait de sombrer dans un long coma, et d'entrer en plein rêve... Non pas le sien à lui, mais le rêve de quelqu'un d'autre. Tout porte à le croire. Dans ce cas, Abîme se retrouve dans un monde complètement différent du sien, habitant d'une maison complètement différente de son chez soi, devenu fils d'une famille qu'il ne connaît pas, ou tout simplement seul au monde. Seul, avec le propriétaire du rêve. Ou spectateur...
Des mondes, des nouveaux habitats, des nouvelles familles, il en a vu des masses. Des bons comme des mauvais. Mais surtout des mauvais. Et, Abîme, la première fois, éternel peureux, était effrayé, apeuré, voulait sortir de ce rêve à tout prix, il aurait même pu donner ses jambes, ses bras, sa tête, son cœur ? Il le savait, il aurait pu faire une bonne action, et peut-être influencer le destin du rêveur, son récepteur ? Mais d'après lui, mieux valait jouer l'égoïste dans ces moments là. Il aurait donné tout son être pour sortir de ce rêve, non, de ce cauchemar, et retourner à sa routine, quotidienne mais si agréable...
La seule chose qu'il a trouvé était de mettre fin à ses jours, en se transperçant le cœur avec un couteau.
Ce fut comme si il regardait une vieille cassette vidéo et qu'il décidait de revenir en arrière, pour revoir un de ses moments préférés. Il revivait son arrivée dans le rêve, son ascension dans les abysses, tout cela à l'envers, et soudain, sortant la tête de l'eau, poussait un cri déchirant, et s'échouait sur le rivage. C'était à ce moment que le déclic se fit dans sa petite tête pas si idiote :
« Je dois me faire tuer pour entrer, et me suicider pour sortir. »

Comment commencer ?
Hé bien... Physiquement comme moralement, je pense être assez banal. J'ai une tête, deux bras, deux jambes, et un torse qui lie le tout. J'ai un caractère, simple, avec ses extrêmes. Je peux pleurer, sourire, parler, m'égosiller, me fâcher, et m'effrayer. Mais j'ai juste quelques particularités, quelques attributs, qui me différencient, malheureusement, des autres.

Franchement, je ne me trouve pas particulièrement attirant. Je suis trop fin, beaucoup trop fin, à la limite de la maigreur, et ma petite taille n'arrange rien. Quand je me regarde dans le miroir, chose plutôt rare, je ne vois encore qu'un jeune adolescent, dégouté de voir son exécrable reflet, et qui souhaiterait en changer, pour le reflet d'un véritable homme. A vrai dire, quand on me demande mon âge, et que je réponds normalement, on cache un fou rire, ou bien on écarquille les yeux, et on me lâche en pleine figure un : « T'es sérieux là ?!! Tu fais BEAUCOUP plus jeune !! ». En gros, avec mon mètre soixante sept pour mes dix neuf ans, je suis un minus. Mon corps, je n'arrive même pas à cerner de quel genre il se rapproche le plus. J'ai la maigreur et la finesse d'une femme, la taille d'une femme, l'odeur d'une femme, et le visage d'une femme. Pourtant, je suis un homme. Et si vous me le demandez, je pourrais vous le prouver, sans aucune pudeur.
Mes traits sont définitivement trop fins. Ce n'est pas laid, mais c'est trop léger. Je dois avouer que niveau caractère, je ne suis pas si confiant que ça. Mais si les traits de mon visage étaient, ne serait-ce qu'un minimum plus forts, je pense que ma confiance monterait d'un cran... Je pense. Vous voulez savoir à quoi je ressemble, parce que vous vous attendez à ce que je me décrive, non ? Je ne sais pas vraiment comment le faire... Parce que finalement, je ne ressemble pas à grand chose. Je ne suis qu'un simple humain, comme vous, si vous êtes vraiment humain. Dans le portrait d'un corps, que cela soit en dessin ou à l'écrit, on commence généralement par le haut, le visage. Moi, je suis étrange, je vais commencer par les pieds. Mes pieds n'ont aucune particularité spéciale, assez petits, je chausse du 39, toujours avec des simples baskets. Ils sont, comme jusqu'à mon genou, d'un ton de peau légèrement plus pâle que la totalité de mon corps. Mes chevilles sont fines, mes mollets et mes cuisses également, mes genoux sont légèrement charnus. Ce que je possède entre les jambes est encore un total inconnu pour moi (XD). Ma taille est extrêmement fine, mais son peu de différence avec mes hanches montre que, nu, je suis bien un homme, et pas une femme, encore heureux. Mon torse est entièrement plat, et désormais, on ne voit plus mes os. Mon dos est droit, mes omoplates charnus, comme les coudes. Mes bras sont fins, et mes épaules droites, assez rondes. A l'arrière de ma nuque se trouve une sorte de tâche de naissance étrange, ou un tatouage, je n'ai jamais vraiment compris ce que c'était. Mais les détails de cette tâche sont impressionnants. C'est l'emblème d'un croissant de lune, il semble construit de pétales de fleurs. Concernant ma peau, elle est pâle. Trop pâle. Même pas rosée, même pas jaunie, elle s'approche d'une couleur de nacre grisé. Elle me donne l'air d'un mort, d'un malade, et ce n'est pas les traits de mon visage qui arrangent ces traits maladifs, bien au contraire. Comme cité plus haut, mes traits sont trop purs, trop fins, trop efféminés, voire même trop enfantins. C'est un complexe. Et vu mon âge avancé, il en devient... Immortel. Finalement, je pense que pour avoir l'air légèrement plus vieux, je devrais attendre mes premières rides. Si elles daignent arriver un jour. Bref, mon visage est en forme de cœur, et la courbe de mes joues est assez ronde. Il est encadré par une grosse touffe de cheveux d'un blond tellement pâle et tellement terne qu'il en devient gris. Je possède des cheveux assez longs, qui tombent presque sur mes épaules, je n'ai jamais le courage de les couper. La peau de mon visage est nette. Je peux me vanter de n'avoir jamais eu aucunes imperfections et de n'avoir jamais goûté à l'acné, cependant, j'ai la peau extrêmement fine, ce qui pourrait en résulter des énormes cernes... Mais non, je dors sûrement trop. Six heures, c'est beaucoup, non ? Je ne sais pas, je ne sais rien, ma tête et vide, est mon regard aussi. Mes yeux, justement, possèdent un iris semblable à la couleur de l'olivine. Un vert olive assez mat et foncé, tirant, en s'approchant de ma pupille ronde, vers un jaune moutarde. Ils sont constamment vides, vides de toute émotion. Mais je pense que dès qu'une petite étincelle y apparaît, tout mon visage, ou même mon corps, change, pour devenir plus... Vivant ?

Le seul moyen de montrer ma "virilité", disons, est de porter des vêtements d'hommes.